Gloire posthume

Jules François Bocandé, ancien international de football est décédé le lundi 30 avril 2012 en France des suites d'un accident vasculaire cérébral. 


Celui que les familiers appellent Boc aura marqué le football sénégalais et français sur les gazons qu'il a foulés. Le lundi 14 Mai 2012, des obsèques nationales lui ont été dédiées. Elles ont réuni des milliers de personnes et mobilisé des moyens logistiques sans doute à la mesure de l'homme et de son parcours.
Il est vrai que Boc mérite "bien d’être cité en exemple pour les jeunes de notre pays et de l’Afrique pour (son) patriotisme, (son) engagement désintéressé, (son) sens de la responsabilité lorsqu’il s’agit de défendre les couleurs nationales, de défendre l’intérêt du Sénégal’’.
Mais voilà, la récupération qu'en ont fait les médias en général et la classe politique a quelque chose d'indécent, de morbide.
"Dans la pure tradition des souffrances partagées, des peines endurées et des espérances portées", la nation sénégalaise, sa jeunesse en particulier et le monde sportif  lui ont témoigné leur reconnaissance éternelle et ont "dans l'unité et la solidarité si nécessaires lorsqu’une communauté pleure un des siens", prié ensembles pour "que Dieu, dans son immense bonté, réserve à Jules François Bertrand Bocandé, une place de choix dans ses Jardins sous lesquels coulent des ruisseaux’’. Quelle ironie que la gloire posthume d'un homme qui après avoir "écrit de belles pages, mémorables et inoubliables, pour la dignité des Lions du Sénégal, pour les immenses foules d’amateurs du Casa Sport, de Tournai, de Seraing, de Metz, de Paris Saint-Germain, de Nice, de Lens" est retourné dans l'anonymat d'une ancienne gloire et le temps d'une brève carrière d'entraineur a suscité les passions les plus vives. Il a été contesté, disputé, discuté, un incompris, qui pour reprendre les mots d'un autre enfant terrible est "parti frustré".


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