the bluest eyes

Quand j'étais petite, je rêvais de me transformer en petite fille blonde avec des yeux bleus. MDR. Quand à l'université j'ai étudié "the bluest eyes" je me suis souvenue de ce souhait incongru. Il y a quelques jours, des voix se sont élevées contre des affiches qui faisaient la publicité d'un produit dépigmentant. Elles montraient une jeune femme torse nu en deux images, avant, elle semblait s'être enduite de chocolat, et après, elle était lumineuse. Cette affiche a été remplacée sur certains panneaux par une autre image, une petite fille noire rêvant d'une petite fée blonde aux gros yeux bleus. Le cliché normal, nous n'avons rien inventé, surment pas la télé, le dessin animé ou la production audiovisuelle. Nous nous contentons de copier et de relayer une information produite par d'autres, actualités, films sud américains, indiens... C'est pas trop mal, c'est la mondialisation, bon sang et notre production nationale, et nos artistes? Je ne parle pas de ceux qui font du bruit et qui ont un talent fou pour faire le pître sur la place publique et nous abrutir. Eh bien les artistes on les inhibe, la création, on la tue. Ces gens là ont tendance à avoir de l'imagination. Les messages et spots de l'ordre de ceux que j'ai évoqués ont quelque chose d'insultant pour ma belle peau noire. La dépigmentation a la peau dure, tu m'étonnes. Tout y contribue. On nous bombarde de produits miracles, "venant des usa, de france, du brésil". On ne nous dit pas que nos groupements de femmes font des savons à base de miel, d'argile, de mbërbèf, que notre compatriote Mame Khary Diène a mis sur pied une industrie cosmétique avec des produits bio, une expertise et une main d'oeuvre locales. On n'a pas comme modèle Awa Sène Sarr, mais Vaidehi, Shri, Beyonce.

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