Fayako, une île en danger

Fayako est un village de la communauté rurale de Ndjirnda située dans le département de Foundiougne, dans la région administrative de Fatick et dans la région naturelle des îles du Saloum.


A première vue, Fayako est un coin de paradis, sous un soleil chaleureux les rôniers se détachent sur un ciel  bleu et nuageux. La fraîcheur de la brise marine, tempère l’ardeur du chaud soleil, mais ce que Fayako recèle de plus beau, c’est sans doute ces cases en chaume, vestiges d’un village que gagne petit à petit, les constructions en dure et l’électrification  solaire.  Mais ce beau tableau est en proie à un phénomène chaque jour plus inquiétant, le réchauffement climatique. Ainsi, Fayako la belle est menacée par l’avancée de la mer.  Cernée, l’île semble rétrécir, et les différentes places du village sont chaque jour plus étroites.Cette situation se ressent aussi dans les activités économiques. En effet, l’île offrait à ces habitants des ressources de subsistance qui semblaient inépuisables.
Les hommes s’adonnaient à la pêche, les femmes à la gestion des produits, poissons, fruits de mer. La mangrove offrait également du bois de chauffe et de la charpente pour les travaux villageois. Mais sans y prendre garde, les habitants ont sur-éxploité cette manne halieutique. La mangrove, lieu de reproduction de la faune marine s’est dégradée. Sensibles à cette problématique, des organismes ont mis en place des campagnes de sensibilisation à l’endroit des villageois. Puis une régénération de la ressource a été amorcée avec leur appui. Des plants d’avicennias et de rhizophoras ont été reboisés. Mais les efforts entrepris ne sont pas à la hauteur de l’ampleur des dégâts. Les pousses de mangrove ont une croissance très lente. La ressource s’étant raréfiée, les villageois se sont vus obligés de chercher des activités, alternatives, génératrices de revenues. Ils ont à leur disposition un champ de rôniers, ainsi les hommes se sont formés à la menuiserie, les femmes à la vannerie.  Mais le problème reste latent, les ressources halieutiques qui constituaient leur source exclusive de revenues sont toujours aussi rares. Mais avec les actions entreprises, les villageois ont espoir que le poisson reviendra dans les eaux de Fayako et qu’ils pourront s’adonner de nouveau à leur passion ancestrale.

                                                        Ndèye Débo Seck

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